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La formation professionnelle en chiffres : les données à effet retard

 

La formation professionnelle en chiffres :

les données à effet retard

 

Les derniers chiffres connus en matière de formation professionnelle sont ceux du "Jaune budgétaire" 2014, annexé au Projet de Loi de Finances 2015, et publié par la DARES en 2012. Étonnant qu’il ne soit pas possible de disposer de données plus récentes, quand on sait que l’on consacre chaque année 32 milliards d’euros à ce secteur, soit 1,5 % du PIB. Qui finance la formation professionnelle et qui en sont les bénéficiaires ? Que sait réellement la DARES que l’État ne nous dit pas ? C’est l’heure des comptes !

Qui finance les 32 milliards d’euros de la formation professionnelle ?

Évidemment, annoncer comme cela 32 milliards d’euros de budget annuel pour la formation professionnelle, cela peut faire frémir, surtout quand on sait, qu’en dépit des diverses réformes, la formation professionnelle ne permet pas de former ceux qui en ont le plus besoin.

La subtilité de ce montant astronomique réside dans le fait qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un budget de l’État, mais de la somme de tous les budgets éclatés des différents financeurs.

En effet, ces 32 milliards sont financés à la fois :

  • par les entreprises (43 %),
  • les régions (14 %),
  • l’État (13 %),
  • l’UNEDIC et Pôle emploi (5 %),
  • les ménages (4 %)
  • d’autres organismes tels que l’Agefiph, etc.

Ces dépenses comprennent non seulement les frais de formation (61 %) mais également les salaires des stagiaires et les investissements.

 

À qui profite ce budget ?

C’est la question qui fâche! Car, si le système fonctionne si mal, c’est notamment parce qu’il profite, à plus de 60 %, à des actifs, c’est-à-dire aux salariés du public (19 %) et du privé (42 %) qui suivent des formations dans le cadre de leur emploi.

D’ailleurs, l’INSEE note lui-même dans son rapport sur la formation professionnelle que ce sont les cadres qui bénéficient le plus de formation et qui en sont les plus demandeurs. Le système ne répond donc pas à sa mission première : former les jeunes, les demandeurs d’emploi, les jeunes demandeurs d’emploi, voire les jeunes sortis sans qualification du milieu scolaire. On peut néanmoins se satisfaire que 83 % des formations dispensées aux jeunes, le sont dans le champ de l’apprentissage et de la professionnalisation.

 

Et les centres de formation dans tout ça ?

Autre sujet à caution… Dans son rapport de 2012, la DARES pointe pas moins de 62 658 centres de formation, dont 82 % génèrent moins de 150 k€ de chiffre d’affaires annuel, ce qui est encore un chiffre hallucinant quand on sait que l’Allemagne n’en compte que 4 000.

Mais le plus problématique n’est-il pas que seuls 8 % de ces établissements ont la formation professionnelle comme activité principale ? Sans aller jusqu’à se demander ce que font les autres (de la formation initiale, et du conseil en entreprise bien souvent), on peut au moins se questionner sur le type de formations dispensées, et la certification.

C’est d’ailleurs sur ce dernier point que la loi du 5 mars 2014 est venue préciser des modalités rendues obligatoires. Ainsi, les centres de formation se voient désormais obligés de produire annuellement un bilan pédagogique et financier justifiant de leur réelle activité de formation et pérennisant, ou pas, leur agrément.

Est-ce une juste mesure et cette dernière loi aura-t-elle un réel impact sur la formation professionnelle en France ? Devant l’opacité des données et le temps qu’il faut à l’administration pour transmettre les chiffres dont elle dispose, il faudra être patient pour le mesurer !

 

Sources des données chiffrées : Fédération de la Formation Professionnelle, Lefigaro.fr

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